"Bonjour Fabian,
Je suis bi, marié, amant depuis de 2 ans d'un jeune homme avec qui j'aimerais faire ma vie....mais sans le courage de rompre avec ma vie actuelle en couple hétéro....classique, non? Mais je n'ai plus de rapports avec ma femme depuis plus d'un an... je n'y arrive plus.
J'aimerais pouvoir "donner le change" encore...bien que l'envie n'y soit plus.
Voilà rapidement exposé le pb auquel je suis confronté.
Si tu peux me conseiller... Amicalement, P..."
Ma réponse :
Bonjour P... et merci de ton message..Oui, c'est vrai, ta situation est somme toute classique, ou en tous cas très fréquente ; elle ressemble fort à ce qu'on appelle "Le démon de midi"...
En fait, tu as au moins trois problèmes en un :
1. Tu es marié (probablement depuis un moment ?) et tu assumes donc une vie hétéro. Mais tes préférences (affectives et sexuelles, ce qui est le même sujet) se sont révélées en toi et contrarient toute la vie sociale que tu as construite autour de ton couple. Refaire ta vie, ce n'est pas seulement changer de conjoint, c'est aussi changer tout ce qui fait ton image auprès des autres. Comment assumer cela ? J'imagine que tu vois s'ériger face à toi un mur de conséquences dont la seule perspective décourage forcément l'envie de les mesurer réellement. Et c'est justement là ma question : as-tu mesuré réellement ces conséquences ? Ce serait peut-être un bon début pour toi de faire le point sur ce sujet et d'éclaircir cette question.
2. Tu aimerais refaire ta vie avec un jeune homme dont tu es amoureux. Mais tu te dis probablement que celui-ci ne pourrait à lui seul compenser les conséquences auxquelles je faisais allusion plus haut. Et lui mettre tout ce poids sur les épaules, ce serait peut-être prendre le risque de le perdre ? Je ne connais pas son âge, mais il est probablement moins armé que toi encore pour affronter ces questions que seule la maturité amène à connaître. Et en a-t-il envie ?
3. Tu n'as plus du tout envie de faire l'amour avec ta femme, mais tu voudrais donner le change... Donner le change, c'est à dire faire semblant ? Faire comme si tu en avais envie ? Pris dans ce sens, ce problème ne peut trouver de solution : ta femme représente justement ce que tu souhaites changer dans ta vie, et l'idée d'avoir des relations avec elle ne peut que te confronter avec ta souffrance. Je suis persuadé que tu l'aimes beaucoup et de longue date. Tu as fait avec elle un bon bout de chemin, et cela a construit un bonne partie de celui que tu es aujourd'hui. Et puis tu as probablement conscience que ta souffrance provoque aussi la sienne, et je présume qu'il t'est insupportable d'imaginer la faire souffrir. Tu aimerais tant qu'elle te comprenne, tu voudrais qu'elle t'aide, mais comment lui en parler alors qu'elle risque d'être victime de ton propre désarroi ?
Et le plus difficile dans tout ça, c'est que tu ne peux en parler ni aux uns ni aux autres !
P..., la souffrance engendre la souffrance. Tu es confronté à un cercle vicieux : tu souffres de ne pas vivre ce que tu voudrais, mais l'idée de résoudre cela te fait souffrir... Tout faire exploser ? Tu ferais souffrir ceux que tu aimes (ta femme, ton "jeune homme", tes enfants si tu en as, tes proches, ta famille... et tu n'en souffrirais que davantage ! Rester dans cette situation ? Ce serait toujours la souffrance, qui n'irait qu'en augmentant...
Or, ta souffrance porte un nom : l'envie de liberté. Le besoin d'être libre de vivre conformément à tes aspirations et de ne plus être emprisonné dans ce que tu as toi-même construit. Tout cela sans faire souffrir autrui.
Que faire face à cela ? La première chose à mon sens, c'est d'apprendre à déculpabiliser. Il n'y a aucune "faute" de ta part, sois en persuadé. Le moyen de commencer à entrevoir la porte de ta liberté, c'est d'accepter que tes ressentis sont normaux, légitimes.
Puis c'est d'ouvrir quelques petites fenêtres vers le bien-être. Il faut que tu prennes dans ta vie des moments de véritable liberté intérieure, des moments au cours desquels tu ne te poses aucune question, tu ne fais face à aucun combat, tu n'affronte aucune culpabilité. Des moments où tu vis, simplement.
Depuis 10 ans que je suis Coach Intime, toutes mes consultations sont axées sur ces fenêtres de bien-être et de bonheur pur, qui s'avèrent en réalité vitales pour chacun.
Il n'y a pas de recette miracle valable pour tout le monde, mais il y a forcément un chemin à prendre qui est le tien, qui tiendra compte de ton unicité, c'est à dire de celui que tu es le seul à être au monde.
Mon enseignement Taoïste, qui libère totalement la sexualité de toute notion de culpabilité, est évidement un outil de choix pour tracer ce chemin peu à peu, et trouver les forces nécessaires en toi pour répondre aux difficultés que tu traverses. Plusieurs outils issus de cette approche peuvent être mis en oeuvre : les massages, l'apprentissage de la respiration sensuelle, les outils de gestion des émotions, certaines pratiques issues du mentalisme tels que l'optimisation sensorielle ou les "gachettes mentales" , mais aussi les techniques sensuelles de "lâcher prise" en sont quelques uns.
Ne t'ayant pas encore rencontré, je ne sais pas aujourd'hui quels sont parmi ces outils ceux qui te sont le plus adaptés.
Mais ce dont je suis sûr, c'est que tu es déjà dans la bonne démarche, en ayant "osé" exprimé à un inconnu (moi) tes souffrances actuelles.
La voie du bonheur est en toi. Si je peux t'aider à la révéler, j'en serai très heureux.
Je reste à ta disposition.
Porte-toi bien,
Très amicalement,
Fabian.
